Dernières parutions (2013-2021)
Écrivain et critique engagé dans le courant naturaliste, Camille Lemonnier se distingue comme l’un des plus subtils commentateurs de l’oeuvre de Huysmans à ses débuts. Le présent volume réunit l’ensemble des textes qu’il lui a consacrés.
Impliqué dans les débats littéraires de son temps, Lemonnier fut ainsi le principal diffuseur de l’écrivain français auprès du public belge.
Ses articles témoignent, au-delà d’un point de vue général sur l’esthétique naturaliste, d’une belle sensibilité à l’originalité stylistique de Huysmans et à son indépendance d’esprit. Ils relèvent également l’importance de la névrose, de la mélancolie et du « comique noir » chez l’auteur des Soeurs Vatard, d’En ménage et d’À vau-l’eau.
La publication de ce volume a bénéficié du concours de la Société J.-K. Huysmans.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) est considéré par d’aucuns comme appartenant à la fine fleur de la littérature française. Il aimait se décrire comme un « Hollandais parisien ». La tête en France, le cœur aux Pays-Bas et la plume naviguant entre les deux pays, Huysmans nous a laissé une œuvre exceptionnelle, parsemée de références à - et de réflexions sur - la culture néerlandaise, le caractère national, la peinture et la religion. Ce livre retrace ce côté néerlandais de J.-K. Huysmans à travers trois chapitres: la biographie de l'écrivain (« Huysmans en Nederland »), sa réception critique dans le journalisme littéraire de l’époque (« Huysmans in Nederland ») et son imaginaire (« Nederland in Huysmans »). C'est ainsi que se reconstitue une image riche, surprenante et peu connue de cette figure clé de la fin de siècle.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) wordt door velen tot de fine fleur van de Franse letteren gerekend. Zelf omschreef hij zich graag als een ‘Parijse Hollander’. Met het hoofd in Frankrijk, met het hart in Nederland en met de pen in een spagaat werkte deze auteur aan een uitzonderlijk oeuvre, doorspekt met verwijzingen naar – en reflecties op – de Nederlandse cultuur, volksaard, schilderkunst en religie. Dit boek brengt deze Hollandse kant van Huysmans in kaart. Aan de hand van zijn biografie (Huysmans en Nederland), zijn kritische onthaal in de literaire journalistiek (Huysmans in Nederland) en zijn thematiek (Nederland in Huysmans), wordt een rijk en verrassend beeld gevormd van deze sleutelfiguur uit het Franse fin-de-siècle.
Outre une version remaniée de « En Hollande », cinq « Chroniques », Le Quartier Saint-Séverin et un dossier consacré aux Pages catholiques, ce volume propose l’édition scientifique de La Cathédrale (1898). Ce monument marial invite à une réévaluation de toute l’œuvre catholique de J.-K. Huysmans.
Après le succès de Là-bas, roman du satanisme, J.-K. Huysmans se lance dans un projet romanesque qui en prend le contre-pied : « Je vais tenter le divin », confie-t-il le 27 avril 1891 à son ami Arij Prins. De ce projet, abandonné au printemps 1893, il reste deux manuscrits autographes, dont le premier inédit à ce jour. Ils correspondent à deux états du même roman en préparation, Là-haut.
Les deux manuscrits présentent des différences notables, tout en gardant une même structure narrative: dans la première Partie, l’écrivain Durtal se trouve écartelé entre son addiction sexuelle et un désir naissant de Dieu; la seconde Partie relate son voyage à La Salette et s’attache à l’extraordinaire Secret que la Vierge Marie a confié en 1846 à la jeune bergère Mélanie Calvat.
Avec cette œuvre-charnière, avortée et pourtant séminale, Huysmans raconte une crise spirituelle personnelle, révèle le Secret de La Salette, longtemps étouffé par le Vatican, et aborde pour la première fois la question de la Substitution mystique.
Étudier la critique d’art de Joris-Karl Huysmans soulève des enjeux esthétiques, poétiques et idéologiques. Si elle constitue un genre à part entière, que l’auteur a pratiqué en tant que tel, elle entretient des relations de complémentarité et d’interférence avec le reste de l’œuvre. S’y élabore en effet une esthétique qui à son tour définit une poétique : parce que le critique est également écrivain, la réflexion qu’il mène au sujet des arts plastiques – peinture, sculpture, architecture – se développe parallèlement à sa pratique d’écriture. Et parce que la critique engage des valeurs et des convictions, elle se fait aussi la chambre d’écho des options idéologiques de son auteur, aux plans socio-économique, politique et épistémique.
Le volume IX des Œuvres complètes de J.-K. Huysmans regroupe les textes parus dans les années 1905-1907. En publiant Les Foules de Lourdes, l’écrivain affronte, avec autant de vigueur que de liberté formelle, les sujets controversés que sont alors les questions du pèlerinage religieux et du miracle.
Participant du renversement de l’Ut pictura poesis au XIXe siècle, le poème en prose cherche moins à imiter la peinture sur le mode de l’ekphrasis, qu’il concurrence les arts visuels mineurs en s’appropriant leurs dénominations génériques (bambochades, croquis...) pour ensuite les dépasser. Depuis la redécouverte de Rembrandt au XIXe siècle jusqu’aux expérimentations de Kupka, la lumière et la couleur s’avèrent deux préoccupations majeures des arts visuels qui fascinent également les poètes de la même époque. Leur rhétorique se fait plastique pour transformer clair-obscur et couleurs en figures du texte. De Bertrand à Ponge, c’est l’histoire d’un genre qui échappe aux classifications littéraires établies et qu’explore cet essai, en scrutant les modalités selon lesquelles les poètes érigent des motifs visuels (fenêtre, miroir, œil) en signes textuels de petits poèmes à voir plutôt qu’à lire.
De nombreuses pages de l’ouvrage sont consacrées à Huysmans, en particulier au Drageoir aux épices et aux Croquis parisiens.
L’orthographe quasi jumelle d’humeur et d’humour témoigne de leur origine commune. Après des siècles et quelques migrations, le mot latin s’est découplé, l’humeur naviguant entre médecine et psychologie, l’humour s’amusant des incongruités du réel. Écrivain naturaliste, Huysmans explore les sanies de son époque, mauvais esprit, il lâche la bride à ses humeurs. Il invente l’humour noir et pointe dans ses textes un monde où le rire, après quelques secousses, nous laisse sur le qui-vive.
Sommaire
Avant-propos, par Jérôme SOLAL
PREMIÈRE PARTIE : HUMEURS
Éléments pour une « hygrologie » huysmansienne : codes naturalistes et phénoménologie mystique, par Laure de LA TOUR
Le Colérique et l’atrabilaire : Bloy, Huysmans et la théorie des humeurs, par Gaëlle GUYOT-ROUGE
Huysmans gourmand ?, par Alexandre LEROY
Miss Urania, l’Américaine, par Philippe GEINOZ
La Sensibilité aristocratique de Huysmans, par Élise SOREL
Huysmans polémiste anticlérical : Les Rêveries d’un croyant grincheux, par Jean-Marie SEILLAN
« Un bénédictin qui serait très artiste » : Huysmans et la passion du Moyen Âge, par Elizabeth EMER
DEUXIÈME PARTIE : HUMOURS
Le Comble de la mélancolie, par Sylvie THOREL
Crise capillaire et humour blanc : Huysmans et le merlan, par Jérôme SOLAL
La Guerre de 1870 par les entrailles : rires, humour et ironie dans une contre-épopée naturaliste, Sac au dos de J.-K. Huysmans,
par Nicolas BIANCHI
L’Humour de J.-K. Huysmans dans les récits de voyage, par Laurence DECROOCQ
L’Hagiographie comique dans « Sainte Débarras » et « Célestin Godefroy Chicard », par Régis Mikail ABUD FILHO
Ironiser avec Huysmans : l’écriture comique de Houellebecq dans Soumission, par Bertrand BOURGEOIS
Huysmans (1848-1907), plutôt féru de Frans Hals et Rembrandt jusque-là, a avoué combien fut déterminante la découverte de Degas lors de l'exposition impressionniste de 1876, la deuxième du genre. L'artiste de la «commotion» jouira d'un statut particulier dans la critique d'art de l'écrivain, qui admet d'emblée la possibilité d'une double modernité : celle des peintres de la vie moderne, et celle des explorateurs du rêve. Son désir d'échapper aux logiques de chapelle aura toutefois porté tort à Huysmans, dont le massif critique souffre encore d'une méconnaissance relative. Cet ouvrage entend montrer que ce supposé fils de Zola agit davantage, et très tôt, en héritier de Baudelaire, sa véritable autorité, et Gautier, très souvent cité, comme si le romancier de Marthe s'était dès le départ doublé de celui d'À rebours. Le lecteur est ainsi invité à reprendre pied dans un moment particulier de l'art européen et de la sensibilité moderne, à la croisée de la poussée naturaliste des années 1870, du décadentisme des années 1880-1890 et du «retour» aux Primitifs sur fond de renaissance catholique. Il est peu de grands écrivains qui aient été aussi impliqués que lui dans ce vaste mouvement d'époque.
Préfaces
Avant-propos, par Stéphane GUÉGAN, André GUYAUX et Estelle PIETRZYK
Entretien avec Francesco Vezzoli, par Donatien GRAU
Toute vérité est bonne à dire, par Stéphane GUÉGAN
Les débuts de Huysmans dans la critique d’art, par Francesca GUGLIELMI
Huysmans et l’art officiel : un critique d’opposition, par Aude JEANNEROD
Le miroir à deux faces, par Stéphane GUÉGAN
Le temps de Degas, Redon, Moreau et Rops, par André GUYAUX
Huysmans, Moreau et Salomé, par Mireille DOTTIN-ORSINI et Daniel GROJNOWSKI
Du culte de l’art à l’art du culte…, par Stéphane GUÉGAN
L’art religieux en République, par Pierre VAISSE
« Le seul art véridique et grand » : Huysmans et les Primitifs, par André GUYAUX
Huysmans ou l’art de l’inventaire, par Estelle PIETRZYK
Biographie, par Francesca GUGLIELMI et André GUYAUX
Chronologie des textes de Huysmans sur l’art, établie par Francesca GUGLIELMI
Cette édition met en regard du texte de Huysmans toute une iconographie qu’il évoque explicitement ou qu’il sous-tend.
Si À rebours, grand roman de l'esthétique fin-de-siècle, affirme le désir de briser les limites que s'imposait le naturalisme des années antérieures, ce «roman mental» n'en est pas moins truffé d'allusions et de références à l'époque. Son héros, des Esseintes, s'est dépris des «peintres de la vie moderne». Entendons Degas, Forain, Manet... Redon, Moreau, Rops et Whistler conviennent mieux à son nouvel idéal de vie. Au-delà des œuvres et des artistes que le texte s'approprie à différents niveaux, d'autres présences, de la tortue endiamantée aux fleurs artificielles commandées sur catalogue, des locomotives érotisées aux virées nocturnes, reposent sur une iconographie d'époque, dont Huysmans était friand. En somme, il faut traiter À rebours comme un imagier où l'auteur aurait déposé ses goûts et ses dégoûts, résumé son parcours esthétique et exprimé l'inflation du visible dans le monde moderne. Un œil, le sien.
À rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir «entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix». Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, À rebours opère une percée vers le XXe siècle.
Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) – qui fut interdit en France – lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Sœurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des «crises juponnières» : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'À vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est l'«Ulysse des gargotes», disait Maupassant. À vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le «cul de sac» naturaliste. À rebours marque le tournant que l'on sait. En rade (1887), c'est le rêve avant Freud, ou le passage du naturalisme au surnaturel. Là-bas (1891) est le roman du satanisme, et En route (1895) le livre de la conversion et une autobiographie spirituelle.
Si Huysmans est connu pour être un romancier et nouvelliste majeur et à l'influence durable de notre littérature, il n'en a pas moins illustré de façon magistrale la longue tradition du poème en prose. C'est même par là qu'il a commencé son œuvre avec Le Drageoir aux épices en 1874, puis Croquis parisiens en 1880. Dans la lignée d'Aloysius Bertrand, Rimbaud et surtout des Petits poèmes en prose (Le Spleen de Paris) de Baudelaire, ces deux recueils, pour la première fois réunis en édition courante, évoquent de façon saisissante des scènes de rue, de music-hall ou de brasseries, mêlant les portraits de gens du peuple aux grâces sensuelles des demi-mondaines dans des vignettes qu'on dirait gravées à l'eau-forte par un Toulouse-Lautrec ou un Hogarth auquel le poète du reste se réfère. Mais surtout le lecteur y trouvera la jouissance d'une écriture alerte, colorée, charnelle au rare pouvoir de suggestion.
Né dans une petite rue de la rive gauche, élevé dans le Quartier latin, Huysmans a très tôt connu les églises de Paris et devient très vite fasciné par « l’extraordinaire page écrite autour de Notre-Dame ». Son regard sur l’iconographie des cathédrales le plonge dans la nostalgie du Moyen Âge que lui inspire également sa passion pour les Primitifs, qui parlent eux aussi une autre langue.
Huysmans s’est abondamment documenté sur Notre-Dame de Paris et sur son « quartier ». Les textes qu’il leur a consacrés en témoignent. La cathédrale de Paris, telle que des siècles de destructions et de reconstructions la lui livrent, reflète d’autres évolutions qu’il déplore. Elle a perdu la pureté des formes que les architectes anonymes du XIIe et du XIIIe siècle lui avaient donnée. Le siècle de Viollet-le-Duc et de Victor Hugo l’a revisitée et « rafistolée ». Et le peuple s’est éloigné d’elle. Les maisons qui jouxtaient ses flancs ont été détruites. Désormais le tourisme de masse, qui commençait à envahir la capitale à la fin du XIXe siècle, impose sa loi et crée le vide autour des monuments.
A. Guyaux
Resté inédit du vivant de Huysmans, le manuscrit de ces Rêveries est tout à fait étonnant. Le mot « Rêveries » dans le titre, que Huysmans a préféré au mot « Propos » dans une première rédaction, paraît à la limite de l’antiphrase lorsqu’on lit le texte de cette diatribe contre l’Église de France, ou plus exactement contre le catholicisme à la française.
Les Rêveries d’un croyant grincheux sont l’un des tout derniers textes de Huysmans. L’affaire Loisy, à laquelle ces Rêveries font référence, permet de le dater, avec une certaine probabilité, de l’année 1904. Comme l’écrit Huysmans à son amie Mme Huc le 17 décembre 1903, Alfred Loisy ne croyait pas à la Résurrection et contestait les sacrements. Il avait été démis de ses enseignements à l’Institut catholique de Paris en janvier 1903 et Rome, après de longs atermoiements, avait fini, en décembre, par mettre à l’Index cinq de ses ouvrages. Ce qu’en dit Huysmans semble suivre cette décision.
A. Guyaux
Dans ce bref récit biographique, Huysmans explore une période tourmentée, le Moyen Âge finissant, pour suivre l'itinéraire d'une figure d'exception, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc et futur Barbe-Bleue de la légende. Retiré sur ses terres, ruiné par une vie d'excès, le baron de Rais va user de sorcellerie, s'adonner à l'hyperviolence et commettre le crime parfait.
Gilles de Rais. La sorcellerie en Poitou n'avait plus paru depuis son édition originale en 1897. Le texte est ici suivi des passages que son éditeur avait alors censurés.
La parution en 2015 de Soumission a-t-elle rallumé de vieilles querelles ? Dans ce roman, Michel Houellebecq, affichant ses affinités avec le pessimisme du « très curieux » Huysmans, le dit bien supérieur à Bloy, ce « catholique mauvais ». Faisant écho aux propos du romancier, ce volume tente une nouvelle mise au point sur un sujet qui intéresse toujours aussi vivement bloyens et huysmansiens. Par-delà les mensonges de leurs susceptibilités blessées, Bloy et Huysmans s’accordent à reconnaître qu’ils n’auraient sans doute pas exactement été ce qu’ils sont devenus, s’ils ne s’étaient pas rencontrés et s’ils n’avaient été ensemble, avec Villiers, « trois désespérés » liés, pendant quelques années, par une authentique amitié.
Sommaire
Introduction
Pierre GLAUDES, Bloy et Huysmans, une impossible amitié ?
I. Dossier : Bloy-Huysmans
Jérôme SOLAL, Représailles : quand Bloy et Huysmans lisent À rebours.
Alexandra DELATTRE, Léon Bloy, J.-K. Huysmans : le saint et le fonctionnaire. Deux visions du sacerdoce littéraire
Dominique MILLET-GERARD, Liber creaturae et liber Scripturae. Le monde miroir de l’Écriture chez Huysmans et Bloy
François GADEYNE, Bloy, Huysmans et La Salette
Maud SCHMITT, Des “petits bouquins assez bizarres et assez rigolos”. L’exemplarité du récit bref chez Bloy et Huysmans
Émilie SERMADIRAS, Ce “calvaire barbouillé de sang et brouillé de larmes” : regards croisés sur les ekphraseis de la passion chez Bloy et Huysmans
Jean-Marie SEILLAN, Léon Bloy fut-il le “pédagogue providentiel” de Huysmans dans Là‑bas ?
Francesca GUGLIELMI, La correspondance Bloy-Huysmans : onze lettres retrouvées
II. Varia
Benoît GAUTIER, L’économie mystique de Léon Bloy. Critique sociale radicale et catholicisme dans Le Sang du pauvre
« Symbolisme de l’Apparition » de Léon Bloy : confluent littéraire, historique et spirituel, thèse de doctorat soutenue par François Gadeyne le 12 mars 2016, par Dominique Millet-Gérard
À contretemps. Le roman catholique français du second xixe siècle. Histoire et poétique, thèse de doctorat soutenue par Alexandra Delattre le 3 juin 2016, par Jean-Marie Seillan
Le Récit apologétique laïc : Barbey d’Aurevilly, Bloy, Bernanos, thèse de doctorat soutenue par Maud Schmitt le 26 novembre 2016, par Pierre Glaudes
Ce quatrième volume des Œuvres complètes de J.-K. Huysmans regroupe la totalité de la production de l’écrivain durant les années 1888-1891. En réunissant le recueil de critique d’art Certains et le roman Là-bas, il confirme la collaboration de ces deux œuvres dans le processus de maturation qui oriente l’écrivain vers le « naturalisme spiritualiste ».
Les chemins tortueux de la vie et de l'oeuvre de Joris-Karl Huysmans ne pouvaient qu'attirer l'avocat Maurice Garçon (1889-1967), grand spécialiste de sciences occultes et amateur d'histoires extraordinaires. Après la parution en 1891 de Là-bas, roman du satanisme, Huysmans veut fuir la clameur parisienne. C'est à Ligugé qu'il va s'établir pour y trouver la paix à l'ombre du monastère le plus ancien de France. Ses amis l'y encouragent, comme Gustave Boucher, bouquiniste et « mouchard de la Préfecture » que Maurice Garçon retrouva et interviewa en 1925 dans sa librairie à Niort.
Comment Huysmans, d'écrivain naturaliste, est-il devenu l'écrivain catholique amené paradoxalement à la foi chrétienne par la recherche du Diable ? Maurice Garçon mène son enquête, lettres inédites à l'appui, sur les raisons et les préparatifs du déménagement à Ligugé où lui-même a des attaches familiales.
La Bièvre constitue sans conteste le plus beau texte écrit sur la rivière parisienne. En 1890, Joris-Karl Huysmans immortalise la “rivière des castors” dans son livre La Bièvre. Membre de l’Académie Goncourt, cet homme de lettres, ami de Zola et Maupassant, y décrit une rivière déjà en train de disparaître du fait des travaux d’assainissement et de remblaiement qui firent totalement disparaître la Bièvre du paysage parisien, son dernier tronçon étant canalisé et enterré en 1912. Féru de symbolisme, Huysmans nous livre sa Bièvre dans toute sa dualité, à la fois symbole d’un Paris pauvre et sale mais non dépourvue de beauté, voire de noblesse.
Thierry Depeyrot et Fred Morisse se sont associés pour vous permettre de prendre connaissance de ce texte trop peu connu du grand public et pourtant si évocatif de l’atmosphère qui régnait sur les rives de cette rivière polluée dès le Moyen Âge. Le texte, les gravures et la mise en page originale ont été respectés. Néanmoins, les co-éditeurs ne pouvaient s’empêcher d’enrichir l’ouvrage de photos datant du début du XXe siècle, gageant que Huysmans ne s’en serait nullement offusqué.
Dans le ciel brouillé de 1884, Huysmans impose l’éclat d’À rebours. Jouant avec les codes et les savoirs, il écrit un roman à la fois exemplaire et antidote du naturalisme. Le Mal fleurit sous toutes ses formes dans les vitrines d’un récit apparemment sans intrigue. Homo duplex, son héros, solitaire reclus, oscille entre aise et malaise. Mis au supplice par la loi du Corps physiologique et social, il quitte le sublime étouffoir qu’il s’est construit. Second volet du numéro double À rebours, attraction-désastre, ce volume examine ce qui dans le chef-d’œuvre de Huysmans fait désastre.
Sommaire
I – DÉSACCORDS
La Médecine d’À rebours, par Sylvie Thorel
Zola et la « lanterne magique » d’À rebours, par Soundouss El Kettani
Matilde Serao contre À rebours. Huysmans face à la critique italienne, par Francesca Guglielmi
II – DUPLICITÉ, DÉCHIREMENTS
Des Esseintes en son « cloître profane ». Une expérimentation vouée au désastre ?, par Benoîte de Montmorillon-Boutron
L’« horrible charme » du réel dans À rebours, par Émilie Pezard
Des Esseintes au secret. Entre élection et déréliction, par Amandine Lefèvre
À rebours, l’attraction du désastre, par Laurence Decroocq
À rebours, œuvre romantique ou romanesque ? Une lecture girardienne des désirs de Des Esseintes, par Éléonore Sibourg
III – DÉROUTE
De la défaillance à la faille. Deux aspects de la névrose de Des Esseintes, par Laure de La Tour
Gastronomie, deuil et ritualité, par Geneviève Sicotte
Des hommes et des dieux. Des Esseintes face au Mal, par Agata Sadkowska-Fidala
Le Désastre de la femme dans À rebours, par Cécilia Carlander
À rebours, vie et mort désastreuse d’une tortue, par Gaëlle Guyot-Rouge
D’abord publié en 1902, De tout n’avait pas connu d’édition nouvelle depuis celle des Œuvres complètes de Huysmans en 1934. Souvent présenté comme un ouvrage composite, le livre entrecroise trois thèmes obsessionnels de l’auteur : l’espace, la religion et l’art. Huysmans livre des aperçus cocasses ou érudits sur des coins de Paris, de Hollande et d’Allemagne, nous fait découvrir des monastères et présente quelques figures de sainteté insolites. Il entre aussi dans la polémique en réagissant à l’extrême tension politico-religieuse qui secoue la France au début du xxe siècle. Mais, au-delà des circonstances, il lui faut De tout pour faire un monde. Avec ces fragments de géographie urbaine et d’histoire religieuse, il imagine un world in progress enfin digne d’être habité et doté d’une surface de réparation : le musée, ce domaine sacré qui rassemble et délocalise, qui dévoile et divinise.
Avec À rebours, Huysmans écrit son chef-d’œuvre : récit de la singularité, roman expérimental, œuvre-somme et livre-phare. Il plante le décor fin-de-siècle et porte haut la fantaisie, l’ascèse et l’idéal. Premier volet d’un numéro double, ce volume scrute ce qui dans le roman fait attraction.
Sommaire
I – APPARIEMENTS
Monsieur Rien de Commun et Monsieur Comme tout le Monde, par Jean Borie
J.-K. Huysmans et ses masques. L’anti-héros des Esseintes et le non-héros Durtal, par Carine Roucan
Des Esseintes lecteur de Huysmans, par Marc Smeets
Décadence d’un archétype du décadentisme. Jean Lorrain lecteur d’À rebours, par Morgane Leray
II – AFFINITÉS
À rebours comme « poème du désert », une anachorèse avortée ?, par Delphine Durand
À rebours, roman de la délectation morose, par Bernard Gendrel
Tirer À rebours vers l’au-delà. Une attraction catholique antinaturaliste, par Bertrand Bourgeois
« Dans À rebours la rage paraît ». Huysmans, l’anarchie et l’attraction du désastre, par Jean-Marie Seillan
III – ASPIRATIONS
L’Homosexualité dans À rebours. Synthèse et perspectives, par Romain Courapied
Ni tout à fait sérieuse, ni tout à fait comique. À propos de la représentation de la perversion dans le chapitre 9, par Per Buvik
Les « Végétations monstrueuses de la pensée ». Aux racines de l’attraction, par Valérie Roux
Une tortue qui s’évade par la fenêtre. Attrait et vertige de l’aération dans À rebours, par Sophie Pelletier
Des Esseintes en quête de joie. À rebours, de l’euphorie à l’enthousiasme, par Samuel Lair
Ces vingt articles consacrés à Bloy et Huysmans s’intéressent essentiellement à la relation, dans leurs œuvres respectives, entre le catholicisme et l’art : conception de la Beauté, de l’écriture, rapport à la Bible et à la tradition, réflexion sur le symbolisme.
Noël 1893. Huysmans découvre la cathédrale de Chartres : c’est un éblouissement. Il retranscrit son expérience dans ce livre foisonnant, à la fois roman d’apprentissage, ouvrge d’érudition et livre d’art. Pour l’auteur, la cathédrale reproduit dans son corps de pierre les merveilles de la nature et offre un concentré de leur signification. Elle est une encyclopédie de l’histoire sainte, de la création entière. Huysmans rappelle ici l’ampleur universelle de la culture chrétienne, en réunissant l’art et et la foi, la foi et l’intelligence, la beauté et la vérité. Il fait de la cathédrale-monument un immense poème en prose : un roman d’âme.
Ce premier volume de l’édition chronologique des Œuvres complètes de J.-K. Huysmans couvre les années 1867-1879. Pourvue d’un riche appareil critique, cette édition prend en compte les travaux de recherche les plus récents et révèle l’évolution complexe et les faces diverses du jeune écrivain.
On sait que J.-K. Huysmans a publié en 1891 dans Là-bas, en les attribuant au personnage de Mme Chantelouve, des extraits des lettres d’amour que lui avait adressées une de ses maîtresses, Henriette Maillat, quelques années auparavant. Compagne de Joséphin Péladan, cette jeune femme mal connue a entretenu une correspondance amoureuse passionnée – et parfois intéressée – avec plusieurs autres écrivains appartenant le plus souvent à la mouvance catholique. Elle a également figuré sous pseudonyme dans divers romans à clés de l’époque.
Précédé d’une introduction intitulée « Henriette Maillat, une femme égarée au pays des écrivains », ce volume rassemble et annote les lettres en grande partie inédites qui subsistent de sa correspondance avec ces écrivains (Huysmans, Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, Edmond de Goncourt, Jehan Rictus) et y joint vingt-huit réponses inédites de Huysmans. Les textes ont été établis sur les originaux ou les copies conservés dans le fonds Lambert de la Bibliothèque de l’Arsenal ou par la Bibliothèque nationale de France.
Quatrième volume de la Série « Joris-Karl Huysmans » de la collection « La Revue des lettres modernes », Huysmans et les arts offre treize contributions qui éclairent la relation de Huysmans à l’art, spécialement la peinture, sans oublier la musique et l’architecture.
Huysmans est un œil qui jouit de voir et d’imaginer. Il pratique la critique d’art avec constance, s’intéressant à la fois aux artistes de son temps – impressionnistes, peintres des marges de la société, symbolistes – et à ceux du passé – Primitifs, peintres de l’âge d’or flamand. Son discours sur les arts l’ouvre à une libre réflexion sur la modernité et sur les pouvoirs de la littérature qui, comme la peinture, explore son siècle et s’en échappe.
Sommaire
Avant-propos, par Jérôme Solal.
I – ART CONTEMPORAIN : PEINTURE ET MUSIQUE
“Se débrouiller l’œil” : Huysmans face à Monet et Pissarro, par Aude Jeannerod.
Huysmans et Degas briseurs d’images : les miroirs de la représentation, par Éléonore Sibourg.
Huysmans et Raffaëlli : regards croisés, par Clément Siberchicot.
Joris-Karl Huysmans et Jean-Louis Forain : conversions croisées, par Chantal Vinet.
Peindre les ruines de l’Empire : Huysmans et Zola face à l’œuvre de Gustave Moreau, par Nicolas Valazza.
De l’épiphanie du poison à la danse des tréponèmes : une contamination picturale huysmansienne, par Delphine Durand.
Huysmans-Whistler : de “lestes et profonds accords”, par Ludmila Virassamynaïken.
« L’Ouverture de Tannhäuser » ou l’imagination concrète de Huysmans, par Arnaud Vareille.
II – ART ANCIEN : PEINTURE ET ARCHITECTURE
Huysmans esthète et antisémite : hantise à Francfort, par Jérôme Solal.
Ut pictura poesis : Huysmans, la critique d’art et le poème en prose, par Bernard Bourgeois.
Le Drageoir : un objet littéraire et artistique, par Jonathan Devaux.
Huysmans et l’art religieux, par Gaël Prigent.
Huysmans et l’architecture, par Joëlle Prungnaud.
« Sac au dos » aurait pu être le journal de guerre de Joris-Karl Huysmans (1848-1907). Il en publia une première version en 1877 dans la revue L'Artiste à Bruxelles, avant de la remanier pour qu'elle soit être intégrée dans le recueil collectif de nouvelles intitulé Les Soirées de Médan, publié en 1880. L'écrivain n'est pas encore le symboliste décadent que l'on connaît. Au contraire, dans ce texte touchant, il décrit la guerre et ses souffrances dans le détail. Huysmans se montre naturaliste, sous l'influence de Zola, probablement pour se rapprocher au plus près de sa propre expérience. Alors qu'il n'avait que vingt-deux ans, la guerre franco-prussienne éclata et il fut incorporé au sixième bataillon des mobiles de la Seine. Il participa brièvement à la campagne mais fut victime de dysenterie et évacué à l'hôpital d'Évreux. Il a connu ce qu'il décrit : les wagons de bestiaux, les salles insalubres d'hôpital, la boue, les poux et le fumier dans les tentes, le manque de tout... Trois textes issus de sa propre expérience, « Le Chant du Départ », « La Léproserie » et « Chalons » servirent de base à l'écriture de « Sac au dos » qui n'est pas uniquement un témoignage personnel mais un récit au ton désabusé qui questionne la légitimité de toute guerre.
« Pour embellir cet affreux Paris que nous devons à la misérable munificence des maçons modernes, ne pourrait-on semer çà et là quelques ruines, brûler la Bourse, la Madeleine, le Ministère de la Guerre, l’église Saint-Xavier, l’Opéra et l’Odéon ? »
La langue de Huysmans , dont on n’épuisera jamais la richesse, reste le monument le plus pérenne du vieux dix-neuvième siècle, bien plus que la Tour Eiffel, bien plus que le piètre Trocadéro. Et qu’il faut prendre aussi pour ce qu’elle est : une arme acérée contre l’obsolescence programmée de l’homme, comme en témoignent ces écrits sur l’architecture.
1. Fantaisie sur le Musée des Arts Décoratifs et l’Architecture cuite. 2. L’architecture nouvelle. 3. Le fer. 4. Promenades à l’Exposition. 5. L’emblème. 6. Le monstre. 7. La symbolique de Notre-Dame de Paris. 8. En guise de biographie. Annexes : 1. Le Salon de 1879 (extrait). 2. Le nouvel album d’Odilon Redon. 3. Le quartier Notre-Dame. Notes sur les textes.
La nouvelle Un dilemme de Huysmans a paru pour la première fois en deux parties dans La Revue indépendante (1884). Quatre ans plus tard, Huysmans a publié une version remaniée de la nouvelle chez Tresse et Stock. En dépit de leur proximité temporelle, les deux versions révèlent de nombreuses différences: additions, retranchements, modifications de mots, de phrases, voire de paragraphes entiers. De telles modifications apparaissent moins superficielles qu’idéologiques : elles invitent à reconsidérer le processus d’écriture de Huysmans et à questionner sa traditionnellement admise rupture avec le naturalisme après À rebours (1884). Cet article part d’une comparaison minutieuse entre les deux états du texte afin de démontrer que le travail de réécriture permet à Huysmans de renforcer le caractère satirique d’un texte naturaliste qui dénonce l’injustice des lois régissant le concubinage et l’héritage à son époque.
Pour quelles raisons les habitués des cafés parisiens s’entêtent-ils à consommer dans un lieu public des alcools de qualité moindre et de prix plus élevé que ceux qu’ils pourraient savourer dans le confort de leur salon ? À quelle « hantise du lieu public » ce besoin peut-il correspondre ?
On trouve dans les cafés des bavards en mal d’interlocuteurs aussi bien que des taciturnes en quête de tranquillité ; des joueurs, des ivrognes, des filous – et, invariablement, quelques phénomènes. C’est à cette sociologie que Huysmans s’attaque, avec la minutie et l’acidité qu’on lui connaît.
Le présent recueil comprend quatre textes de Huysmans consacrés aux cafés, brasseries et autres cabarets : « Les habitués de café », « Le buffet des gares », « Une goguette » et « Le point-du-Jour ».
L’appartenance générique n’y fait rien : avènement de spiritualité et de rythme, la poésie peut investir tout texte, en vers comme en prose. Huysmans rejette la tentation poétique qui s’enferre dans le vers et, à deux reprises, s’essaye à la « poésie en prose », née au mitan du siècle, puis l’abandonne : c’est dans l’étoffe romanesque qu’il trouvera son souffle propre et ses visions en mettant en forme, poétiquement, la réalité brutale et triviale.
Les treize textes qui composent ce volume questionnent la nature du lien entre le poétique et le prosaïque, entre l’obsession de la beauté et la conscience d’une réalité dégradée : Huysmans, ou comment extraire la poésie de la prose.
Sommaire
Avant-propos, par Jérôme Solal.
I – PREMIERS PAS
Poésie en prose et prose poétique : le cas du Drageoir aux épices de Huysmans, par Patrice Locmant.
De l’“of meat” poétique chez Huysmans : le poème en prose et la description picturale, par Jérémy Lambert.
Poétique picturale de la prose dans Le Drageoir aux épices et les « Croquis et eaux-fortes », par Aude Jeannerod.
II – PROMENADES PARISIENNES
Croquis quotidien (Croquis parisiens), par Marc Smeets.
Croquis parisiens : la différence de Huysmans, par Éléonore Reverzy.
Chemins de prose : Huysmans et l’écriture déambulatoire, par Henri Scepi.
III – PRINCIPES
À rebours, un nouvel art (poétique) moderne ?, par Benoîte Boutron.
Poétique du plein chant : du latin profane à l’“idiome catholique”, par Catherine Haman-Dhersin.
La Poétique huysmansienne du poème en prose, entre théorie et pratique, par Émilie Pezard.
IV – PASSERELLES
À la recherche d’une poétique : les poèmes en prose du Drageoir aux épices face aux romans, par Stéphanie Guérin-Marmigère.
Pour une poésie administrative, par Alice De George-Métral.
Le Cercle des poetae minores, par Sylvie Thorel.
Le Poème en prose au risque des images, par Camille Fillot.
Ce livre poursuit l'enquête de Huysmans avant Dieu. Pour l'écrivain converti, la quête du sens passe encore par la recherche d'un lieu d'intimité et de souveraineté. Entre aise et disgrâce, Huysmans retrace en sept récits l'avancée chaotique vers ce lieu, auquel Dieu donne son nom.
Carine Roucan
Le « Roman de Durtal » de Joris-Karl Huysmans : une autofiction ?
Éditions universitaires europeennes, 29 septembre 2015
La tétralogie du Roman de Durtal trouve son unité dans le personnage principal à travers lequel Joris-Karl Huysmans retrace les étapes de sa conversion, dans une oeuvre de fiction, composant ainsi une autofiction. Sa démarche d'écriture correspond à celle de Serge Doubrovsky, qui a théorisé le concept d'autofiction à partir de 1977. J.-K. Huysmans met en scène sa personnalité et certains épisodes de sa vie, dans l'objectif de comprendre sa conversion, de l'accomplir, et de renouveler le genre romanesque. Il se prend lui-même comme objet d'étude, dans une « aventure du langage » qu'il nomme le Naturalisme Spiritualiste. Fidèle à l'esthétique décadente, il mêle sa vie et son œuvre et se transpose dans ses récits à travers le personnage Durtal et à l'aide d'éléments romanesques et d'éléments de non-fiction. Il crée ainsi une oeuvre-miroir de sa conversion, instaurant un jeu de reflets entre l'auteur, le narrateur et le personnage, représentatif des écritures de soi.
J.-K. Huysmans et la Belgique
Préface d’André Guyaux
Bruxelles, Samsa-Académie royale de langue et de littérature françaises, juin 2015.
Le grand retentissement d’un livre peut ressusciter quelquefois des personnalités et des phénomènes menacés par l’oubli. C’est l’effet que produisit, pour Joris-Karl Huysmans, sa présence prégnante dans le dernier roman de Michel Houellebecq. Le succès immédiatement international de Soumission a eu pour effet collatéral un regain d’intérêt inattendu pour l’auteur d’À rebours, écrivain fin-de-siècle auquel le protagoniste du livre-événement qui restera associé à l’attentat contre Charlie Hebdo accorde tous ses soins, et dont le cheminement spirituel s’inspire. Le moment était venu, a-t-il semblé à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, d’exhumer l’essai que l’un de ses membres, Gustave Vanwelkenhuyzen, il y a 80 ans de cela, consacra aux relations étroites que Huysmans entretint avec la Belgique. Belgique qui, au demeurant, est très présente aussi dans Soumission, dont le personnage central tour à tour se désole et se réjouit de la fermeture, suivie heureusement de la réouverture, de l’hôtel Métropole, place de Brouckère à Bruxelles...
De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l’acteur.
Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l’Occupation et la Libération. À cinquante ans, l’avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d’observation et un talent d’écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s’interdire toute réécriture : c’est un premier jet qu’on lit sur le vif.
Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l’armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger « le Vieux ». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent.
Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d’affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques.
Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs.
Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.
Marié et écrivain sans succès, André, surprend sa femme Berthe en flagrant délit d'adultère. Il trouve refuge chez son ami Cyprien, peintre et irréductible célibataire, et jure qu'on ne l'y reprendra plus. Mais le temps fait son œuvre et la vie de garçon le lasse. C'est la « crise juponnière » ! Les deux anti-héros aux prises avec leurs pulsions et frustrations sexuelles finissent par se remettre en ménage. Vision très pessimiste du couple, En ménage dresse une critique sociale pleine d'ironie et de raffinement qui doit autant à Schopenhauer qu'à Baudelaire.
La plume nerveuse et incroyablement riche de Huysmans fait aussi le ménage du côté de la littérature en mettant à la fois en œuvre et en procès le roman naturaliste qu'il réinvente. A rebours des conventions, ce roman d'éducation - ou de désapprentissage - est d'une modernité foudroyante dans son analyse presque médicale du couple et de la sexualité. Cette œuvre farouchement décadente dissèque le mariage comme une maladie et attaque au vitriol l'ordre bourgeois autant que son hypocrisie.
Sainte Lydwine de Schiedam.
Cette épopée de la douleur mêle le sublime et le gore. Huysmans nous place au plus près de la sainte, il nous embarque au lit avec Lydwine. Il décrit ses multiples pathologies et montre comment de telles tortures peuvent devenir adorables. L’aventure extrême de son héroïne illustre à ses yeux le principe de la substitution mystique.
Quand il écrit ce texte en 1913, Jean Bricaud affirme que la pratique satanique n’est pas reléguée aux temps obscurs du Moyen Âge. Pour nous en convaincre, il reprend les écrits et les expériences de l’auteur Joris-Karl Huysmans, arguant qu’il était « un des mieux renseignés sur ces effroyables rites, aussi bien pour le passé que pour le présent ».
Le recueil des Soirées de Médan (1880) témoigne de l'aventure littéraire exceptionnelle qui a réuni, autour de la défense du naturalisme, Zola et cinq de ses amis et disciples. Centré sur la guerre de 1870, cet ensemble de nouvelles, qui offre un condensé de l'écriture naturaliste, montre la faillite de l'autorité dans un monde dont la plupart des repères se sont effondrés face au drame de l'invasion et de l'occupation. Ce volume contient : L'Attaque du moulin, par Émile Zola Boule de suif, par Guy de Maupassant Sac au dos, par Joris-Karl Huysmans La Saignée, par Henry Céard L'Affaire du Grand 7, par Léon Hennique Après la bataille, par Paul Alexis
Heidi Brevik-Zender
Fashioning spaces: mode and modernity in late nineteenth-century Paris
University of Toronto Press, Scholarly Publishing Division, 19 février 2015
In Fashioning Spaces, Heidi Brevik-Zender argues that in the years between 1870 and 1900 the chroniclers of Parisian modernity depicted the urban landscape not just in public settings such as boulevards and parks but also in “dislocations,” spaces where the public and the intimate overlapped in provocative and subversive ways. Stairwells, theatre foyers, dressmakers’ studios, and dressing rooms were in-between places that have long been overlooked but were actually marked as indisputably modern through their connections with high fashion. Fashioning Spaces engages with and thinks beyond the work of critics Charles Baudelaire and Walter Benjamin to arrive at new readings of the French capital.
Examining literature by Zola, Maupassant, Rachilde, and others, as well as paintings, architecture, and the fashionable garments worn by both men and women, Brevik-Zender crafts a compelling and innovative account of how fashion was appropriated as a way of writing about the complexities of modernity in fin-de-siècle Paris.
Le sixième chapitre porte sur l'œuvre de Huysmans :
A Woman’s Work(space): Dressmaking Ateliers in Huysmans’s En Ménage and Rachilde’s Late-Century Novels.
Les Voies de la mémoire. Chateaubriand, Balzac, Huysmans
Hermann, coll. Savoir lettres, 15 janvier 2015
L’art de la mémoire semble avoir complètement disparu au xixe siècle. Il ne fait plus l’objet de traités comme au Moyen Âge et à la Renaissance et n’inspire plus, apparemment, la littérature ou la peinture. Pourtant, à y regarder d’un peu plus près, on s’aperçoit que son fantôme rôde encore dans notre culture à l’époque romantique ou symboliste. La Vie de Rancé, La Comédie humaine et La Cathédrale se trouvent reproduire, de manière plus ou moins consciente, une structure proche des arts de la mémoire médiévaux. C’est peut-être même là que se situe la clé de compréhension de ces œuvres – et de leur réussite. Contrairement à l’idée reçue, il y eut bien quelques auteurs pour emprunter, au siècle des révolutions, les antiques voies de la mémoire.
Le trosième chapitre de cet ouvrage est consacré à La Cathédrale de Huysmans (p. 85-112).
La Vierge Marie dans la littérature française. Entre foi et littérature
Actes du colloque international de l’Université de Bretagne-Sud, Lorient, 31 mai-1er juin 2013
Sous la direction de Jean-Louis Benoit
Lyon, Jacques André, coll. « Colloques universitaires », avril 2014.
La Vierge Marie, dans le christianisme, est une médiatrice entre l’humanité et son divin Fils. Elle est la mère miséricordieuse qu’il a donnée du haut de la croix. Son culte a été toujours populaire. L’objet de ce colloque est d’étudier les représentations qui ont été données d’elle dans la littérature française des origines à nos jours, en relation critique avec l’histoire de la culture. En parcourant les diverses époques et les genres, on verra comment, dans des contextes historiques bien différents, sa figure marque la lyrique, le théâtre et même le roman, où elle constitue un modèle idéalisé de la femme. À la fin du XIXe siècle elle incarne un recours pour « sortir du naturalisme » par la voie spirituelle. Pourquoi, aux XXe et XXIe siècles, inspire-t-elle, contre vents et marées, de nombreux poètes qui la chantent dans un monde désenchanté ? Visage féminin de Dieu, « à la fois pure et charnelle » (Péguy), mère du Verbe, silencieuse et méditative, elle rappelle la sacralité initiale et oubliée du langage des poètes.
Avec quatre contributions portant sur l'œuvre de Huysmans :
Gaël Prigent, « La Vierge corédemptrice : une figure mariale de la littérature fin-de-siècle ? »
Carine Roucan, « La Sainte Mère dans la tétralogie de Durtal de Huysmans : un élément de l’autofiction. »
Éléonore Sibourg, « L’auteur, le roman et Dieu convertis : les métaphores de la Vierge Marie dans La Cathédrale de Huysmans. »
Jérôme Solal, « Huysmans à Lourdes, ou Marie à tout prix. »
Joris-Karl Huysmans, Vladimir Velickovic
Grünewald-Velickovic. Un absolu du visible
Préface de Yves Peyré
Les Amis du livre contemporain, 2014
« Une double lecture du polyptyque de Colmar ».
L’une des compositions plastiques les plus admirables de l’Occident est paradoxalement le fait d’un artiste incertain auquel l’histoire a donné un nom de fortune. Matthias Grünewald est cette identité qui est presque une absence alors que l’œuvre qu’elle recoupe constitue une surprésence, à travers certes tous ses avatars dont la plupart sont prodigieux, mais surtout l’un, le retable d’Issenheim, qui s’élève jusqu’à un absolu du visible. Ce polyptyque a beaucoup fait songer. Il est inouï par chacun de ses panneaux, le moindre détail est un appel à la vision, l’ensemble pris dans sa globalité est enivrant.
Une telle prouesse a toujours arrêté, elle a suscité la fascination et le goût de rivaliser : de la réplique picturale au commentaire poétique. Il est loin d’être indifférent de vouloir y revenir aujourd’hui par un livre mêlant mots et images. En l’occurrence, les grands textes en sympathie de Huysmans sont accompagnés par des figures de Velickovic, le livre offre en parallèle deux lectures de la sublime densité proposée par Grünewald.
Le comble de la douleur et du salut ne pouvait qu’attirer Huysmans. Grünewald doit être considéré comme sa préférence intime en peinture, les angles d’attaque retenus pour son retable annoncent les diverses étapes de la vie de l’écrivain : l’outrance dans le rendu morbide, la subtilité des signes et l’anéantissement dans l’illumination. Par la chair de sa langue, Huysmans répond au tumulte et à la toute paix. Déjà, dans son roman Là-bas, il avait consacré au Grünewald d’une autre Crucifixion des pages splendides, mais c’est dans son essai très baudelairien des Trois Primitifs qu’il donne une équivalence verbale de son modèle. Il souffre avec lui, il gémit de joie et de gloire en sa compagnie. Il s’abîme en lui et il est au faîte de sa langue.
[...]
Yves Peyré
Pierre Laurens
Histoire critique de la littérature latine. De Virgile à Huysmans
Les Belles lettres, janvier 2014
Ce que nous savons de la littérature latine et qui nous est présenté dans un cadre chronologique impeccable est une construction, une appropriation, fruit d'une conquête héroïque : des œuvres arrachées au néant par le travail des copistes, retrouvées par les Pétrarque, les Poggio Bracciolini, infatigables chasseurs de manuscrits, rendues à leur vérité textuelle et historique par des philologues brûlant de l’ardor eruditionis, diffusées par les éditeurs, les traducteurs ; constamment réinterprétées, réinventées à travers une longue série d’aléas et de débats passionnés qui réactualisent le canon, débats qui dépassent l’académie, enflamment la République des Lettres, mobilisent notamment ces lecteurs privilégiés que sont les grands écrivains. Aussi ces pages, qui racontent l’histoire de cette histoire, offrent-elles, à côté de Virgile et d’Ovide, à côté de Politien, de Juste Lipse, de Lachmann, les noms de Montaigne, Hugo, Laurent Tailhade, Huysmans.
Rendu possible par les nombreux travaux qu’a suscités, par delà l’Humanisme, l’intérêt porté à l’histoire de la réception, le point de vue choisi commande l’organisation du livre. En premier lieu, détachés des autres par leur œuvre polyvalente et réunis sous le titre, repris à Dante, de « La Bella scuola », quatre noms qui n’ont jamais disparu de l’horizon, astres majeurs au « ciel » de la littérature latine : Virgile, Cicéron, Horace, Ovide. Suivent, vaste zodiaque, les représentants des principaux genres de prose et de poésie : Philosophie (Lucrèce, Sénèque, les Platonismes), Histoire, Théâtre, Roman, les Genres poétiques (Épopée, Élégie, Satire, Épigramme, Fable et Silve, les Poètes « mineurs »), Épistoliers et Orateurs et enfin Théorie de l’éloquence. Une troisième partie est consacrée à la Littérature technique (Pline,Vitruve, etc.) et érudite (les polygraphes, les grammairiens). Écrit sous la plume savante et sensible de Pierre Laurens, enrichi de nombreux extraits en traduction, l’ouvrage se clôt par une quatrième partie consacrée à cette poussière d’étoiles qu’on appelle la « Littérature latine inconnue ».

Joris-Karl Huysmans
Félicien Rops, suivi de Le monstre
Angoulême, Marguerite Waknine, coll. Livrets d’art, janvier 2014
L’histoire ne manque pas d’exemples concernant les multiples rapports qu’entretiennent les hommes de lettres avec le monde des arts. À cet égard, suffit-il un instant de songer aux deux figures emblématiques que furent Baudelaire et Diderot. Toutefois, dans le cas de Joris-Karl Huysmans (1848-1907), l’auteur des célèbres récits À rebours et Là-bas, ces rapports semblent vouloir se raffermir encore, comme s’il existait autant d’art en littérature et inversement, et qu’il s’agissait d’établir au fond une sorte de rendez-vous ferme et définitif entre ces deux mondes. Mais Huysmans n’était-il pas issu d’une lignée d’artistes, au point qu’il puisse en dire : « De père en fils, tout le monde a peint dans cette famille » ; et doit-on feindre d’ignorer que sa vocation d’écrivain lui viendra de ses premières visites au Louvre.
Autrement dit, non pas un critique d’art, mais un écrivain d’art, un artiste écrivain, qui s’est autant intéressé à la peinture de son temps qu’à celle des siècles précédents, au long de nombreux textes éblouissants tant par leur style que leur érudition, dont celui sur l’artiste belge Félicien Rops, reproduit dans ces pages, auprès de l’admirable petit essai consacré par Huysmans à la question du monstre en art.

Joris-Karl Huysmans
Dom Bosco. Précédé de Dieu le père célibataire par Jérôme Solal
Grenoble, Jérôme Millon, 2013
En 1902, dans un climat idéologique tendu, le gouvernement d’Émile Combes s’efforce de soustraire l’enseignement à l’influence catholique. Sollicité par le poète François Coppée pour faire connaître l’œuvre de Dom Bosco dont les écoles sont menacées par les nouvelles lois républicaines, Huysmans le converti écrit son Esquisse biographique sur Dom Bosco.
Tout semble opposer l’écrivain, célibataire pédophobe, et le saint italien, qui a voué sa vie à l’éducation des enfants orphelins ou abandonnés. Pourtant Huysmans est fasciné par la quête effrénée de Dom Bosco pour trouver un abri durable à ses protégés. En outre, à travers l’institution salésienne, Dom Bosco développe une conception originale de l’éducation qui séduit Huysmans car elle échappe au modèle naturaliste de la famille bourgeoise : la mère inexistante est d’emblée hors jeu et le père aimant se démultiplie et se déterritorialise.
Jef Van Kempen
J.-K. Huysmans à Tilburg
Traduit du néerlandais et annoté par Jan Landuydt
[Mechelen], 2013
Matthew Potolsky
The Decadent Republic of Letters: taste, politics, and cosmopolitan community from Baudelaire to Beardsley
Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2013
While scholars have long associated the group of nineteenth-century French and English writers and artists known as the decadents with alienation, escapism, and withdrawal from the social and political world, Matthew Potolsky offers an alternative reading of the movement. In The Decadent Republic of Letters, he treats the decadents as fundamentally international, defined by a radically cosmopolitan ideal of literary sociability rather than an inward turn toward private aesthetics and exotic sensation.
The Decadent Republic of Letters looks at the way Charles Baudelaire, Théophile Gautier, and Algernon Charles Swinburne used the language of classical republican political theory to define beauty as a form of civic virtue. The libertines, an international underground united by subversive erudition, gave decadents a model of countercultural affiliation and a vocabulary for criticizing national canon formation and the increasing state control of education. Decadent figures such as Joris-Karl Huysmans, Walter Pater, Vernon Lee, Aubrey Beardsley, and Oscar Wilde envisioned communities formed through the circulation of art. Decadents lavishly praised their counterparts from other traditions, translated and imitated their works, and imagined the possibility of new associations forged through shared tastes and texts. Defined by artistic values rather than language, geography, or ethnic identity, these groups anticipated forms of attachment that are now familiar in youth countercultures and on social networking sites.
Joris-Karl Huysmans
À rebours
Éditions l’Escalier, 2013

Joris-Karl Huysmans
Controcorrente
Introduzione di Agnese Silvestri; traduzione di Giovanna Coccetti
Roma, La Biblioteca dell’Espresso, 2013
Huysmans à la Pléiade

Le 24 octobre 2019 Huysmans a fait son entrée dans la «Bibliothèque de la Pléiade» de Gallimard avec un volume de ses Romans et nouvelles. L'édition est dirigée par André Guyaux et Pierre Jourde, avec la collaboration de Jean-Pierre Bertrand, Per Buvik, Jacques Dubois, Guy Ducrey, Francesca Guglielmi, Gaël Prigent et Andrea Schellino